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Découverte : une abeille de 100 millions d'années retrouvée piégée dans l'ambre
Publié le 24 févr. 2020 17:50:00
Des fossiles d'abeilles, il en existe beaucoup à travers le monde. Mais bien souvent, ils datent de moins de 65 millions d'années. Les spécimens retrouvés sont donc plutôt "récents" et les différences avec nos abeille actuelles sont peu prononcées.
Baptisée "Discoscapa apicula" par George Poinar Jr., le chercheur de l'Université d'État de l'Oregon qui l'a découverte, ce fossile d'abeille a été trouvé au Myanmar (ex-Birmanie).
Une découverte majeure
Parfaitement conservée, cette abeille aurait pourtant 100 millions d'années. On y distingue très clairement des traces de pollen mais également des triungulines, c'est-à-dire des larves de coléoptères.
Les résultats, publiés dans la revue scientifique BioOne Complete, permettent d'ores et déjà de mieux comprendre l'évolution des abeilles mais aussi des plantes à fleurs.
Étonnamment, les abeilles ont évolué à partir de guêpes apoïdes, qui sont pourtant carnivores. Mais alors comment les abeilles sont devenues le seul groupe de pollinisateurs à ne se nourrir que de nectar et de pollen ? Ce fossile pourrait aider à répondre à cette question.
Le chaînon manquant ?
Dans son étude, George Poinar Jr. explique que cette abeille piégée dans l'ambre a de nombreuses similitudes avec les abeilles modernes. Comme par exemple le lobe pronata arrondi, les poils plumeux...
Mais il insiste également sur le fait qu'elle partage des traits communs avec les guêpes apoïdes, c'est-à-dire les "ancêtres" des abeilles, comme la position des antennes ou la présence de certaines veines bien précise
Ces différentes caractéristiques, à la fois modernes et primitives, rendent cette abeille unique et particulièrement intéressante. De nouvelles analyses vont être menées pour en savoir encore plus sur ce spécimen
Comment s'est-elle retrouvée piégée dans l'ambre ?
Autre fait intéressant, cette abeille était déjà palynivore, c'est-à-dire qu'elle se nourrissait de pollen. En effet, plusieurs grains de pollen ont été retrouvés sur son corps ainsi que dans le reste du fossile.
"Les grains de pollen montrent que l'abeille avait récemment visité une ou plusieurs fleurs. Une autre preuve de cette action est la présence de 21 triungulines de coléoptères dans l'ambre, dont cinq sont en contact direct avec l'abeille."
Malheureusement, ce sont peut-être ces larves présentes sur son corps qui ont causé sa mort. C'est en tout cas ce que suppose l'auteur de l'étude
"Il est possible que le grand nombre de triungulines ait provoqué un vol accidentel de l'abeille dans la résine."
Une triste fin pour l'animal mais une aubaine pour les scientifiques. L'ambre, formé depuis la résine de certains conifères, permet de conserver particulièrement bien les insectes qui se sont retrouvés bloqués à l'intérieur.